Amérique latine

L’Observatoire sur l’Amérique latine se consacre à l'étude des dynamiques à l'œuvre au sein du continent sud-américain. Marqués par la colonisation et l'impérialisme américain, les pays latino-américains peinent à s'affirmer pleinement. Souvent désignée comme le "poumon vert" de la planète, en raison de l'immensité de la forêt amazonienne, l’Amérique latine est également une importante source de produits alimentaires et de minerais, exportés dans le monde entier. Ces richesses continuent de susciter des rivalités dans un environnement où les gouvernements peinent à exercer un contrôle efficace. Toutefois, ces atouts permettent à l’Amérique latine de diversifier ses partenaires économiques, longtemps au service des intérêts américains, la région s'est ouverte à la Chine et à l'Europe. Alors que tous les pays réclament une plus grande représentation à l'échelle internationale, seul le Brésil semble actuellement en mesure de porter les aspirations du Sud. Ainsi, notre objectif est d'analyser l'évolution des liens économiques, diplomatiques et militaires au sein de l’Amérique latine, en mettant l'accent sur les pays souvent méconnus du grand public.

Chili-Palestine, une amitié de longue date

Le 7 octobre 2023, le Hamas a mené une attaque terroriste d’ampleur contre l’Etat d'Israël, massacrant des centaines de civils et militaires, capturant des otages et blessant d’innombrables personnes. La réponse d’Israël ne se fit pas attendre, provoquant des dommages irréversibles au Hamas, mais également à la société palestinienne dans la bande de Gaza. En conséquence, la communauté internationale a fermement condamné les actes terroristes tout comme les dommages collatéraux provoqués par les bombardements et l’action terrestre israélienne. Pour autant, certains pays estiment que la réponse d’Israël est disproportionnée et que le premier ministre Benyamin Netanyahou démontre une volonté génocidaire à l’encontre de la population gazaouie. De ce fait, plusieurs Etats dit “du Sud” dont le Chili ont intenté une action devant la Cour Internationale de Justice et devant la Cour Pénale Internationale pour respectivement crime de génocide et crime de guerre de la part d’Israël envers les populations palestiniennes. Dans cet article, nous allons alors nous interroger sur les relations historiques entre les deux pays et le soutien de la société civile aux positions palestiniennes.

L’embargo américain sur Cuba depuis les années 1960

À Cuba, l’embargo américain en place sur l’île depuis 1960 continue d’affecter son économie et sa population. Au fil des décennies, ces sanctions, ajoutées à d’autres facteurs internes, ont poussé le régime cubain à modifier ses modèles de production et de consommation, ainsi qu’à revoir ses alliances internationales. Malgré une période de détente lors des mandats de B. Obama, le retour de D. Trump à la Maison-Blanche semble annoncer un retour à la politique restrictive traditionnelle des États-Unis vis-à-vis de Cuba.

Réélection de Nayib Bukele en 2024 et montée de l'extrême droite au Salvador

En 2024, Nayib Bukele est largement réélu à la présidence du Salvador avec 82% des voix, un événement marquant dans la politique nationale et régionale. Si son élection initiale en 2019 avait déjà témoigné d’une rupture avec les partis traditionnels, sa réélection s’inscrit dans un contexte où le paysage politique salvadorien est redéfini par un renforcement du pouvoir exécutif et des controverses autour de l’évolution démocratique du pays. Depuis son arrivée au pouvoir, Bukele a mis en place des politiques de sécurité répressives, appelées mano dura policies. Celles-ci suscitent une approbation populaire élevée malgré une préoccupation croissante sur la dérive autoritaire de son administration. Ce phénomène rappelle les dynamiques observées dans d’autres pays d’Amérique latine, tels que le Venezuela et le Nicaragua, où des gouvernements populistes ont également consolidé leur pouvoir au détriment des normes démocratiques. Cette situation soulève une question clé : comment la réélection de Bukele reflète-t-elle la montée de l’extrême droite au Salvador ?

Étiquetage frontal, la bataille entre multinationales et gouvernements en Amérique Latine

“El etiquetado frontal de advertencia”, un système d’étiquetage innovant adopté au Chili et au Mexique, a suscité de vifs débats autour de la santé publique et de la souveraineté économique. Bien que ces politiques aient démontré leur efficacité pour réduire la consommation de produits ultra-transformés, elles ont dû faire face à une forte résistance des multinationales de l’agroalimentaire et de leur pays d’origine. Cet article revient alors sur les dynamiques entre acteurs nationaux et internationaux afin d’en comprendre les leviers et obstacles à la régulation alimentaire mondiale.

La géopolitique chilienne, sous le prisme des matières premières et des investissements chinois.

Le 20 avril 2023, Gabriel Boric a annoncé la création d’une Entreprise Nationale du Lithium. Son objectif est de garantir un nouveau “salaire du Chili” comme l’était le cuivre à l’époque de la nationalisation des mines par Salvador Allende. Le lithium étant important pour la construction de batteries électriques, sur lesquelles les pays du Nord appuient leurs politique de décarbonation. C’est notamment le cas de la République Populaire de Chine, premier partenaire commercial du Chili.

Tout comprendre à la prochaine élection présidentielle au Venezuela

Le 28 juillet 2024, la population vénézuélienne élira son président pour une durée de six ans. En lice, le président sortant Nicolás Maduro mais aussi Edmundo González Urrutia, qui est le mieux placé dans les sondages, avec près de 52% (1) d'intentions de vote à moins de trois semaines du scrutin. Toutefois, cette élection présidentielle soulève plusieurs questions : à quel point est-elle démocratique ? Quels sont les enjeux nationaux qui lui sont sous-jacents ? Quels acteurs extérieurs y sont liés ?

Retour sur la crise diplomatique entre l’Équateur et le Mexique

Le 5 avril 2024, les forces équatoriennes prenaient d'assaut l'ambassade du Mexique à Quito, dans le cadre d'une opération visant la capture de l'ex-vice-président Jorge Glas, qui s'y était réfugié. Historiquement contrastée, la relation entre l'Equateur et le Mexique fut rompue, sur la base d'accusations faisant état d'une atteinte inédite aux règles de droit international consacrant l'inviolabilité des locaux et du personnel diplomatique. Tour d'horizon des enjeux et des répercussions de cette crise à l'échelle régionale et mondiale.