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L'évolution de la diplomatie algérienne : entre militantisme historique et nouveaux défis.

Introduction 

Avant même d'obtenir leur reconnaissance au sommet de l'État, les forces indépendantistes ont mis en place une diplomatie active et engagée entre 1954 et 1962. Cette période fut cruciale pour le mouvement national algérien, qui cherchait à imposer sa cause sur la scène internationale. L'enjeu principal était de rompre l'isolement diplomatique et d'obtenir le soutien de la communauté internationale dans sa lutte pour l'indépendance.

La participation du FLN en tant qu'observateur1 à la conférence de Bandung2 fut un moment décisif dans le cheminement vers l'indépendance de l'Algérie. Des figures influentes comme M’hamed Yazid3 et Hocine Aït Ahmed4 ont joué un rôle essentiel dans la promotion de la cause algérienne5. Leur plaidoyer a permis de légitimer la lutte pour l'indépendance de l'Algérie et d'obtenir le soutien de nouveaux alliés parmi les nations présentes à Bandung.

Cette première victoire diplomatique a ouvert la voie à une reconnaissance plus large de la question algérienne au sein des Nations Unies. Dès 1956, la question algérienne a été inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l’ONU6, marquant ainsi une avancée significative dans la reconnaissance internationale du mouvement de libération algérien. En 1958, pas moins de cinquante États ont reconnu le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA)7, témoignant du soutien croissant à la cause algérienne. Cette diplomatie révolutionnaire de plaidoyer a porté ses fruits en permettant à l'Algérie d'obtenir un soutien international important dans sa lutte pour l'indépendance. 

Aujourd'hui, alors que l'Algérie fait face à de nouveaux enjeux internationaux, notamment dans un contexte de mondialisation et de changements géopolitiques, se pose la question de savoir comment elle redéfinit sa politique étrangère pour répondre à ces défis tout en préservant ses valeurs fondamentales. Dans cette optique, il est crucial d’analyser l’évolution de sa diplomatie (I) et son approche des défis contemporains (II), avant d’examiner sa politique actuelle (III).

Une diplomatie militante 

Pendant les premières décennies de son indépendance, l'Algérie s'est efforcée de mettre à profit les principes fondamentaux du droit international, ancrés notamment dans la Charte des Nations Unies8

Le principe de l’égalité souveraine, énoncé dans l'article 2 de la Charte, est un pilier central sur lequel repose l'ordre mondial. En parallèle, le respect de la non-ingérence dans les affaires intérieures, défini à l'article 2, paragraphe 7, consolide le principe de souveraineté en interdisant toute intervention extérieure dans les questions relevant essentiellement de la compétence nationale d'un État. Enfin, le droit des peuples à l'autodétermination, énoncé dans le préambule et l'article 1 de la Charte, affirme le droit des peuples à choisir librement leur destinée politique, économique, sociale et culturelle. Ce principe est essentiel pour les nations émergentes telles que l'Algérie, en quête de liberté et d’indépendance. Cette adhésion aux principes du droit international a servi de socle à l'action diplomatique de l'Algérie sous la présidence de Houari Boumediène (1965-1978), qui incarne une position anti-impérialiste affirmée. 

Peu avant l’indépendance, le FLN à rédigé le “Programme de Tripoli9”. Ce document définissait les grandes lignes politiques, économiques et sociales du pays nouvellement indépendant. Établi sur trois fondements, il s'inscrit dans la lignée des principes précédemment discutés. Tout d'abord, il met en avant l'importance de l'unité des peuples du Maghreb, de l'Afrique et du Moyen-Orient10, une vision en consonance avec le principe de coopération internationale et de respect des frontières énoncé dans la Charte des Nations Unies. Ensuite, le Programme de Tripoli souligne l'intensification des liens avec le mouvement des non-alignés11, une coalition de pays partageant une politique étrangère indépendante vis-à-vis des blocs de la guerre froide12, en vue d'accélérer le processus de décolonisation et de promouvoir la paix mondiale, conformément aux objectifs de l'ONU. Pour finir, le renforcement de la solidarité avec les pays révolutionnaires d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine dans la lutte contre l'impérialisme13 reflète l'engagement d’Alger en faveur de la justice et de l'égalité entre les nations, des valeurs également prônées par les Nations Unies.

Dans cette optique, le gouvernement algérien a joué un rôle actif et influent en organisant la Conférence d’Alger14. L’évenement a rassemblé soixante-quinze États non-alignés15, auxquels s'ajoutent 3 États européens16, ainsi que des organisations internationales telles que l’ONU, la Ligue arabe et l’Organisation de l’Unité africaine17. Cette conférence a constitué une étape décisive dans l'engagement de l'Algérie sur la scène internationale et son leadership au sein du mouvement des non-alignés. Sous l’impulsion de Boumediène, la conférence d’Alger préconise la création d’organismes communs entre les pays producteurs de produits de base, en s’inspirant du modèle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Cette initiative visait à permettre aux pays en développement de contrôler leurs ressources naturelles et de négocier collectivement avec les pays riches. Le Président a également plaidé en faveur d'un traitement préférentiel des exportations des pays pauvres par les pays riches, critiquant implicitement la politique économique des nations industrialisées qu'il estime responsables du sous-développement. Ces propositions ont été formalisées dans la demande d'un Nouvel ordre économique international18, visant à réformer les structures économiques mondiales afin de favoriser le développement des pays du Sud. 

En parallèle, pendant les vingt premières années de son indépendance, l'Algérie a joué un rôle actif en soutenant des figures marquantes telles qu'Amilcar Cabral, Nelson Mandela, Samora Machel, Mustapha El-Ouali Sayed et Yasser Arafat, ainsi que des causes mobilisatrices telles que la lutte contre l'apartheid et la cause palestinienne. Elle a également pris part au mouvement africain de libération contre la colonisation, tout en offrant un soutien crucial à des mouvements d'opposition dans plusieurs Etats à un stade de développement plus avancé.

Dans cette optique, l'Algérie a offert refuge et soutien diplomatique aux Black Panthers et à leurs membres, persécutés pour leur engagement politique et leur lutte contre les injustices raciales aux États-Unis. Mais ce n'est pas tout : surnommée la Mecque des révolutionnaires19, l'Algérie a également fourni un soutien matériel à ce groupe, leur offrant des locaux et des ressources pour leurs activités politiques. Ce soutien financier a permis aux membres du mouvement de bénéficier d'un refuge sûr et de poursuivre leurs actions militantes depuis l'Algérie. En outre, Alger a utilisé son influence sur la scène internationale pour défendre les droits des Black Panthers et attirer l'attention sur leur cause. Le gouvernement algérien a également plaidé en faveur des membres du mouvement lors de forums diplomatiques et auprès d'organisations internationales, soulignant les violations des droits de l'homme dont ils étaient victimes aux États-Unis20

Cette implication internationale consolide le capital révolutionnaire d'Alger, qui se positionne en médiateur lors de crises régionales. En janvier 1987, l'Algérie joue un rôle crucial de médiation entre la France et la Libye pour mettre fin à une escalade dans le conflit tchadien21, démontrant ainsi sa capacité à favoriser la paix et la résolution des conflits dans la région. 

Les défis de la diplomatie algérienne

L'élan diplomatique de l'Algérie a connu des périodes d'adversités, illustrant les défis rencontrés par le pays, à la fois internes et externes.

Dans les années 1990, cet élan a été freiné par la “décennie noire”, une période difficile de l'histoire de l'Algérie marquée par des défis internes majeurs. Cette crise a été déclenchée par l'annulation des élections législatives remportées par le Front Islamique du Salut (FIS) en 1992, conduisant à des tensions politiques et des affrontements violents entre le gouvernement algérien et des groupes armés islamistes, entraînant des milliers de morts22. Pendant cette période, l’économie algérienne23 a été fortement affectée, enregistrant une baisse significative de la production économique (1996 : taux de croissance négatif : -4,4%24), une chute des investissements étrangers et une détérioration des conditions de vie de la population. Cette situation s'est accompagnée d'une hausse du chômage25, d'une inflation croissante26 et d'une augmentation de la pauvreté, exacerbant ainsi les tensions sociales et politiques dans le pays.

Malgré les difficultés rencontrées, cette période a permis à l'Algérie d'affirmer son leadership sur la scène internationale, particulièrement en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme. Le ministère des Affaires Étrangères et de la Communauté nationale à l’Étranger a dédié une page entière sur leur site pour la lutte contre le terrorisme. On peut d’ailleurs y lire que « L’Algérie […] a mis en place dès les premières manifestations de ce phénomène, dans les années 1990, une stratégie nationale de lutte contre l’action subversive et terroriste reposant sur la réalité du terrain et la mobilisation coordonnée des unités opérationnelles en veillant à y intégrer, au fur et à mesure, les modifications nécessaires que requièrent les tactiques et les techniques de combat, ceci outre l’environnement et l’évolution de la menace terroriste.27». Depuis lors, le pays a joué un rôle essentiel dans le partage de renseignements, la coopération sécuritaire régionale et la promotion de la stabilité dans la région. Son expertise dans ce domaine a été sollicitée par de nombreux pays et même par l’ONU comme en témoigne sa contribution au rapport intitulé : « Mesures visant à éliminer le terrorisme international28 ».


En revanche, l’effondrement économique a contraint l'Algérie à adopter une diplomatie de plaidoyer, cherchant le soutien financier et économique pour surmonter ses difficultés. Des gestes significatifs ont été faits, tel que : le prêt exceptionnel d’aide à hauteur d’un milliard de dollars de la part de la Communauté européenne29.

Malgré les défis et les revers diplomatiques, l'Algérie a continué à jouer un rôle actif sur la scène internationale, cherchant à promouvoir la paix et la coopération régionale, tout en faisant face aux défis internes. Sa persistance dans le maintien de relations diplomatiques solides, notamment par le renforcement de sa coopération avec d'autres nations africaines tel que l’Afrique du Sud, ainsi que son engagement à faciliter des accords et à servir de médiateur dans des conflits régionaux comme celui au Mali, témoignent de son engagement constant en faveur de la stabilité régionale.

La renaissance diplomatique de l'Algérie : influence et engagement sur la scène internationale

C'est dans ce contexte que l'avènement de Bouteflika a marqué un tournant majeur dans la politique étrangère de l'Algérie. Porté par l'élan de la lutte antiterroriste, comme mentionné précédemment, le pays a subi des transformations significatives, consolidant ainsi son influence sur la scène internationale et élargissant ses alliances, non seulement avec les grandes puissances occidentales, mais également avec d'autres acteurs régionaux et mondiaux.

Dans le cadre de sa politique européenne, l'Algérie a adhéré à la Politique européenne de voisinage (PEV). Cependant, Alger exprime des réserves quant au passage du statut de partenaire à celui de simple voisin, considérant cela comme un recul par rapport aux ambitions initiales de Barcelone. En effet, le processus de Barcelone, lancé en 1995, visait à renforcer les relations entre l’Europe et les pays de la Méditerranée par le biais de partenariats économiques, sociaux et politiques, avec l’ambition de créer une zone de paix, de stabilité et de prospérité partagée. Cette rétrogradation, de partenaire à voisin, est perçue par Alger comme une diminution de l'engagement et des responsabilités réciproques, ce qui, à terme, affaiblit les objectifs originaux de coopération et du développement mutuel.

De plus, la conditionnalité de la PEV, basée sur le principe du "more for more"30, est considérée comme une atteinte à la dignité nationale algérienne, qui est intrinsèquement liée au principe d'égalité souveraine des nations. Cette approche conditionnelle, qui lie l'octroi d'avantages supplémentaires à la mise en œuvre de réformes internes, est interprétée comme une ingérence dans les affaires intérieures et un manque de respect envers la souveraineté algérienne. Par conséquent, cette perception négative complique davantage les relations entre l'Algérie et l'Union européenne, rendant difficile l'atteinte des objectifs communs de coopération et de développement.

Sur le plan régional, l'Algérie s'engage activement dans le cadre du Forum 5+531, contribuant à la résolution de conflits et à la promotion de la paix au sein du Maghreb et de la Méditerranée. Ce comité est une plateforme de dialogue et de coopération régionale réunissant cinq pays de la rive nord de la Méditerranée (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal) et cinq pays de la rive sud (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie). Il vise à renforcer la coopération dans divers domaines, y compris économique, social, culturel et sécuritaire, dans le cadre d'un partenariat équilibré entre les pays des deux rives de la Méditerranée. 

Par ailleurs, l’élection d’Alger à la présidence du Comité d'état-major opérationnel (CEMOC) depuis le 29 novembre 2023 revêt une importance capitale. Le CEMOC s’engage à promouvoir la coopération sécuritaire et la coordination des actions de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée transfrontalière au Maghreb et au Sahel. Cette désignation confère à l'Algérie un leadership régional, lui permettant d'influencer les politiques de sécurité dans la région en fonction de ses propres intérêts. De plus, cela lui offre une opportunité pour renforcer ses relations avec d'autres pays du Maghreb et du Sahel. Enfin, cela accroît le prestige de l'Algérie à l'échelle régionale et internatioanle en tant qu'acteur majeur dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée32, renforçant ainsi la confiance des partenaires internationaux en ses capacités à résoudre les problèmes de sécurité dans la région.

Dans le domaine des relations internationales, l'Algérie a été élue membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2024-2025. Cette position lui confère le pouvoir de représenter les intérêts stratégiques partagés par les pays arabes, africains et asiatiques, de promouvoir la paix et la sécurité internationales, ainsi que de partager son expertise dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme. 

Les récentes interventions d'Amar Bendjama, représentant permanent de l'Algérie aux Nations unies, dans l'adoption de la résolution 272833 (2024) demandant un “cessez-le-feu" à Gaza constitue une avancée remarquable. De plus, le mardi 18 avril 2024, Alger a soumis une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies, recommandant à l'Assemblée générale d’admettre l'État de Palestine comme membre de l'Organisation des Nations Unies34. Bien que cette résolution ait été massivement votée, elle n'a malheureusement pas pu être mise en œuvre en raison du droit de veto des États-Unis. Cependant, l'ambassadeur palestinien, M. Fayez Abu Aïta, a salué "l'effort diplomatique exceptionnelle35" de l'Algérie, qui a placé la cause palestinienne dans son véritable contexte. Malgré le veto des États-Unis, il est important de noter que, grâce à l’Algérie, la Palestine occupe une place croissante dans les discussions de l’ONU.

L'Algérie joue également un rôle actif au sein de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), où elle a été reconduite à l'unanimité pour un mandat de deux ans en tant que représentante de la région africaine36. En outre, Alger a accueilli un sommet sur la paix et la sécurité en Afrique en décembre 202337, où le pays a plaidé en faveur de la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies pour garantir un nouvel ordre mondial basé sur l'égalité. Le président Tebboune a souligné que « l’Algérie veillera également à porter la voix des pays arabes et africains et à assurer la défense des intérêts stratégiques communs sur les différentes questions relevant des compétences du Conseil de sécurité, notamment la question palestinienne38». 

Finalement l’arrivée du Président Tebboune sur la scène internationale marque un tournant vers les pays fraternels (Afrique du Sud, Russie, Qatar39, Koweït40, Italie41, Turquie42) et s’inscrit dans le cadre d’une politique étrangère « dynamique et proactive ». L’objectif est de restaurer l’Algérie en tant que puissance régionale. Cette nouvelle orientation est articulée dans les déclaration officielles qui soulignent que l’action diplomatique « se déploiera, ainsi, sous le triptyque « souveraineté, sécurité et développement » pour la défense des intérêts suprêmes de la Nation, la préservation de la sécurité nationale et de l’indépendance de décision et pour la mobilisation du partenariat étranger et de la coopération au service du développement du pays43». 

C'est dans cette perspective que le Président a entamé ses visites officielles à l’étranger44. Sa récente visite en Chine a été couronnée par la signature de 19 accords de coopération et de mémorandums d'entente couvrant divers domaines tels que le transport ferroviaire, les transferts de technologie, l'agriculture, les télécommunications, le sport, ainsi qu'un groupe de travail pour la coopération économique et l’investissement et sur le renforcement de la coopération commerciale.

Dans cette renaissance de la diplomatie algérienne, ses représentants réaffirment leur engagement envers la souveraineté égale des nations et en faveur de la protection du droit des peuples à l'autodétermination, avec un soutien continu à la cause palestinienne. Ils s'efforcent également de promouvoir la stabilité dans des régions cruciales telles que le Sahel et le Moyen-Orient.

1 La conférence de Bandung, un des leviers devant mener la coopération entre les pays du Sud, Algérie Presse Service, Publié le 16 avril 2021, Consulté le 16 avril 2024.

2 La conférence de Bandung, qui se tint du 18 au 25 avril 1955 en Indonésie, réunissant 29 délégations d'Afrique, d'Asie et du Proche-Orient, se distingue par la présence remarquée du FLN algérien en tant qu'observateur. Le Front de Libération Nationale (FLN) algérien, engagé dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie face à la colonisation française, fut ainsi invité à participer aux débats de cette rencontre historique. Cette invitation symbolise la reconnaissance de la cause de l'indépendance algérienne sur la scène internationale et illustre le rôle d'observateur que le FLN exerça lors de cette conférence emblématique.
cf. BYRNE Jeffrey James, « L'action internationale du FLN », dans : Abderrahmane Bouchène éd., Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962. Paris, La Découverte, « Poche / Essais », 2014, p. 651-657, §6.

3 M'hamed Yazid (1921-2003) était un homme politique et diplomate algérien. Il a occupé plusieurs postes gouvernementaux importants, notamment celui de ministre des Affaires étrangères de l'Algérie de 1963 à 1977. Son engagement politique a été crucial dans la consolidation de l'indépendance algérienne et dans la promotion des intérêts de l'Algérie sur la scène internationale.

4 Hocine Aït Ahmed (1926-2015) était un leader politique algérien et l'une des figures emblématiques de la guerre d'indépendance contre la France. Membre fondateur du Front de Libération Nationale (FLN), il a joué un rôle déterminant dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie. Après l'indépendance, il est devenu une figure majeure de l'opposition politique en Algérie, défendant les valeurs démocratiques et les droits de l’homme.

5 Nations Unies, Assemblée générale, Onzième session, 837e séance, Le jeudi 7 février 1957, Point n°62 de l’ordre du jour, Question algérienne (A/3197, A/C.1/L.165),. 

Cf. point n°3 : « La déclaration de la Conférence de Bandoung qui proclamait le droit des Algériens à disposer d'eux-mêmes et leur droit à l'indépendance a été la première mesure positive, sur le plan international, qui ait fortement contesté la fallacieuse prétention de la France selon laquelle l'Algérie ferait partie intégrante de la France. ».

6 Ibidem

6 Nations Unies, Charte des Nations unies, Consulté le 17 avril 2023.

7 GRPA : Le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne était l'organe exécutif du Front de Libération Nationale (FLN) pendant la guerre d'indépendance algérienne. Créé le 19 septembre 1958, le GPRA avait pour mission de représenter le mouvement indépendantiste algérien sur la scène internationale et de diriger les efforts politiques et diplomatiques pour obtenir la reconnaissance et le soutien à la cause algérienne.

République Algérienne Démocratique et Populaire, Déclaration du Congrès de Tripoli, Projet de programme pour la réalisation de la Révolution Démocratique et Populaire, Juin 1962.

9 Ibidem, P-36.

10 Ibidem, P-36 - 2).

11 Le mouvement des non-alignés est une coalition de pays qui ont adopté une politique étrangère indépendante vis-à-vis des blocs de la guerre froide, c'est-à-dire ni alignés sur les États-Unis ni sur l'Union soviétique. Ce mouvement est né dans les années 1950 et 1960, en réponse aux tensions de la guerre froide et aux aspirations des nations nouvellement indépendantes à conserver leur souveraineté et à promouvoir la paix mondiale. Les non-alignés ont joué un rôle important dans la diplomatie mondiale, notamment en défendant les principes de coopération internationale, de désarmement, de décolonisation et de résolution pacifique des conflits.

11 République Algérienne Démocratique et Populaire, Déclaration du Congrès de Tripoli, Projet de programme pour la réalisation de la Révolution Démocratique et Populaire, Juin 1962, P-36.

12 Ibidem , P-36 - 4). 

13  Ibidem , P-36 - 1). 

14  Archives de la Télévision Algérienne, « Alger capitale des Non-Alignés », 1973.

15 Afghanistan, Algérie, Argentine, Arabie Saoudite, Bangladesh, Bahrein, Bhutan, Botswana, Birmanie, Burundi, Cambodge, Cameroun, Chili, Côte-d’Ivoire, Cuba, Chypre, Congo, Dahomey, Egypte, Emirats arabes unis, Haute-Volta, Ethiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée équatoriale, Guyane, Inde, Indonésie, Irak, Jamaïque, Jordanie, Kenya, Koweït, Laos, Liban, Lesotho, Liberia, Libye, Madagascar, Malaisie, Mali, Malte, Maurice, Mauritanie, Maroc, Népal, Niger, Nigeria, Oman, Ouganda, Pérou, Qatar, République centrafricaine, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Singapour, Somalie, Sri Lanka, Soudan, Swaziland, Syrie, Tanzanie, Tchad, Togo, Trinidad et Tobago, Tunisie, Vietnam Sud (G.R.P.), Yémen (République arabe du), Yémen (République démocratique populaire du), Yougoslavie, Zaïre, Zambie.

16 L’Autriche, la Finlande et la Suède.

17  L’OUA, créée en 1963.

18 Le “nouvel ordre économique international” est une notion impulsée dans les années 1960 par les pays du tiers monde pour exprimer leurs revendications dans le domaine des relations commerciales, de sorte que les États les plus fragiles puissent bénéficier d'avantages spécifiques par rapport aux États déjà développés. L'expression “nouvel ordre économique international” est utilisée pour la première fois officiellement par le Président algérien Houari Boumédiène à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies en 1974. À la Conférence d'Alger (5-9 septembre 1973), le Mouvement des non-alignés avait esquissé les grandes lignes d'un programme d'action en faveur d'un “nouvel ordre économique international”. Ce programme proposait différentes orientations concernant les matières premières, le financement du développement, l'industrialisation, les transferts de technologie, le contrôle de l'activité des firmes multinationales. Bien qu'adoptée par consensus par l'Assemblée générale des Nations unies en mai 1974 dans ses résolutions 3201 (S-VI) et 3202 (S-VI), cette initiative sera mise en échec par le contexte de crise qui sévit alors et l'opposition de fait de plusieurs pays développés ; elle sera cependant réaffirmée par l'ONU en 2012 avec la résolution 67/217

19 La phrase "la Mecque des révolutionnaires" est une expression figurative qui désigne l'Algérie comme un lieu de référence pour les révolutionnaires et les militants politiques du monde entier. Elle fait allusion à la ville sainte de La Mecque dans l'islam, qui est un lieu de pèlerinage important pour les musulmans. En utilisant cette expression, l'idée est de souligner l'importance et la signification symbolique de l'Algérie en tant que terre d'accueil et de soutien pour ceux qui luttent contre l'oppression et cherchent la liberté et la justice.

Si ce terme vous interroge, je vous invite à regarder ce documentaire, disponible sur Youtube : Alger, la Mecque des révolutionnaires 1962-1974.

20 Pour plus d’informations sur les liens entre l’Algérie et le mouvement Black Panthers, je vous suggère cette lecture forte enrichissante de : Mokhtefi, Elaine., Alger, capitale de la révolution ; de Fanon aux Black Panthers., Traduit de l'anglais (États-Unis)., 2019. 

21 Gautron Jean-Claude, La Libye et le Tchad devant la Cour internationale de Justice ?, In: Annuaire français de droit international, volume 35, 1989, P-212.

22 Pour plus d’informations au sujet de la période de la ” Décennie Noire”, je vous suggère les ouvrages suivants : Addi, L. (1995). « L’Algérie et la démocratie, pouvoir et crise du politique dans l’Algérie contemporaine ». Édition La Découverte. ; Volpi, F. (2003). Islam and Democracy: The Failure of Dialogue in Algeria. Pluto Press ; ou encore ce documentaire : YouTube, L’Algérie face à la montée de l’islamisme, Imineo Documentaires, Réalisateur : Malek Bensmail, Thierry Leclere.

23 Pour comprendre davantage l’économie algérienne durant cette période, je vous invite à lire l’analyse de Georges Mutin, Le contexte économique et social de la crise algérienne. La crise algérienne : enjeux et évolution, Mario Melle éditions 17 p, 1997.

24 Ibidem, P-11. 

25  Benachenhou Abdellatif, « Inflation et chômage en Algérie. Les aléas de la démocratie et des réformes économiques », Monde Arabe, 1993/1 (N° 139), p. 28-41. – P-33 : Selon l’auteur, le chômage atteint 25% en 1990 ; et les chômeurs de moins de 30 ans représentent 85% de l’ensemble. 

26 Ibidem, P-4 : Selon l’auteur, « l’inflation, elle est tout de même multipliée par 3,5 entre 1967 et 1978, puis par 1,5 entre 1979 et 1984 ». 

27 République Algérienne Démocratique et Populaire, Site du Ministère des Affaires Étrangères et de la Communauté nationale à l’Étranger, Lutte contre le terrorisme. Consulté le 17 avril 2024. 

28 République Algérienne Démocratique et Populaire, (2010, Mai), Contribution de l’Algérie au rapport du Secrétaire Général des Nations Unies en application de la résolution 74/194 adoptée le 18 décembre 2019 par l’Assemblée Générale des Nations Unies et relative aux « Mesures visant à éliminer le terrorisme international ».

29 Commission des communautés européenne, Rapport de la Commission au Conseil et au Parlement européen sur la mise en oeuvre de l’assistance macro-financière aux pays tiers en 1994, Bruxelles, le 27.11.1995 COM(95). Consulté le 17 avril 2024. 

30 Principe de “more for more” : signifie “donnant donnant” en français, est un principe de conditionnalité qui met en avant le partenariat autour de la liberté d’expression, de la démocratie et de l’État de droit . Après les Printemps arabes, la principale transformation de la PEV a été la mise en place du principe “more for more”, qui vise à concentrer les instruments européens sur les pays qui entreprennent des réformes dans les domaines de la démocratisation et de l’État de droit. Ainsi, l’objectif est de récompenser les États les plus coopératifs en leur octroyant davantage de fonds, sous forme d’aide au développement. 

31 Le Forum 5+5 est une plateforme de dialogue et de coopération régionale réunissant cinq pays de la rive nord de la Méditerranée (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal) et cinq pays de la rive sud (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie). Il vise à renforcer la coopération dans divers domaines, y compris économique, social, culturel et sécuritaire, dans le cadre d'un partenariat équilibré entre les pays des deux rives de la Méditerranée.

32 Algérie Presse Service, Lutte contre le terrorisme au Sahel : l'Algérie a adopté une politique interactive et intégrée, Publiée le 26 février 2023, Consulté le 4 mai 2024.

République Algérienne Démocratique et Populaire, Contribution de l’Algérie au rapport du Secrétaire Général des Nations Unies en application de la résolution 74/194 adoptée le 18 décembre 2019 par l’Assemblée Générale des Nations Unies et relative aux « Mesures visant à éliminer le terrorisme international », Mai 2020. 

33 Nations Unies, Conseil de Sécurité, S/RES/2728 (2024).

34 Algérie Presse Service, Adhésion de l'Etat de Palestine à l'ONU: le projet de résolution présenté par l'Algérie devant le Conseil de Sécurité, Publié le 18 avril 2024. Consulté le 1er mai 2024.

35 Algérie Presse Service, La Palestine deviendra membre à part entière de l'ONU grâce à la ténacité de l'Algérie, Publié le 24 avril 2024, Consulté le 1er mai 2024. 

36 République Algérienne Démocratique et Populaire, Algérie Presse Service, L’Algérie reconduite à l’unanimité pour siéger au Conseil Exécutif de l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques pour un mandat de deux ans., Publié le 29 novembre 2023. Consulté le 17 avril 2024. 

37 République Algérienne Démocratique et Populaire, Algérie Presse Service, Oran: poursuite des travaux du 10ème Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique. Publié le 18 décembre 2023. Consulté le 17 avril 2024. 

38 République Algérienne Démocratique et Populaire, Algérie Presse Service, L'Algérie au Conseil de sécurité: une opportunité pour réaffirmer les principes de sa diplomatie. Publié le 3 janvier 2024. Consulté le 17 avril 2024. 

39 République Algérienne Démocratique et Populaire, Ministère des Affaires Étrangères et de la Communauté Nationale à l’Étranger, Le Président Tebboune adresse un message écrit à l’Emir de l’Etat du Qatar., Consulté le 4 juin 2024.

40 République Algérienne Démocratique et Populaire, Ministère des Affaires Étrangères et de la Communauté Nationale à l’Étranger, Le Président de la République adresse un message écrit à l’Emir de l'État du Koweït., Consulté le 4 juin 2024.

41 Radio Algérienne, Le nouvel ambassadeur italien se félicite des relations fraternelles entre l'Italie et Algérie., Consulté le 4 juin 2024.

42 Anadolu Ajansı (Agence de presse du gouvernement  turc), Algérie-Türkiye : Tebboune et Erdogan se félicitent du niveau des relations entre les deux pays, Publié le 23 juillet 2023, Consulté le 4 juin 2024.

  

43 République Algérienne Démocratique et Populaire, Plan d’action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du Président de la République, 16 février 2020, Chapitre quatrième, p.49, §3. Consulté le 17 avril 2024.

44  Visite officielle : en Italie, au Portugal, en Arabie Saoudite, au Qatar en Tunisie, en Russie, en Chine et en Turquie. 

Pour aller plus loin : Oumanssour Brahim, 2023, L’Algérie : un rebond diplomatique, Éditions Eyrolles. 

L'évolution de la diplomatie algérienne : entre militantisme historique et nouveaux défis.

Forte de son passé colonial, l'Algérie a toujours défendu ardemment le principe de décolonisation et le droit des peuples à l'autodétermination. Cette diplomatie militante remonte aux années 1970, période où l’Algérie émergeait comme un bastion de solidarité mondiale avec les mouvements de libération. Malgré les épreuves des années 1990, Alger cherche à se réinventer, notamment avec l’arrivée du président Tebboune, qui vise à dynamiser la politique étrangère.
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