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Le Yémen : le théâtre d’une nouvelle guerre froide régionale ?

3/4/2024

Le 10 février 2024, dix-sept rebelles houthis sont morts sous des frappes américaines en mer Rouge. La coalition militaire menée par les États-Unis a pour vocation de stopper les actions houthis, qui, pour montrer leur soutien à la Palestine, attaquent des navires en Mer rouge. Les États-Unis, fervents alliés d’Israël, qualifient même ces derniers de « terroristes », légitimant leurs frappes par la nécessité de protéger la navigation et le commerce maritime international. Situé dans le sud de la péninsule arabique, le Yémen est un pays stratégiquement situé ; il contrôle l’entrée de la mer Rouge par le détroit de Bab el-Mandeb, qu’il partage avec Djibouti. Le pays, attirant les convoitises par son positionnement géographique, fait alors l’objet d’une instrumentalisation par les puissances étrangères. Entre clivages internes et ingérences étrangères, le Yémen est continuellement traversé par des conflits, la paix ne semblant être qu’un rêve lointain.

Le contexte politique du Yémen au XXe siècle : entre divisions et volonté de réunification 

Pour comprendre la situation actuelle au Yémen, il est nécessaire de revenir sur l’histoire du pays. Pendant longtemps ont coexisté deux entités au sein du Yémen : au nord, la République Arabe du Yémen, et au sud, la République démocratique populaire du Yémen. En effet, cette division s’inscrit dans le contexte de la Guerre froide. En 1967, le Yémen du Sud se déclare indépendant de la domination britannique et c’est le Front national de libération yéménite qui prend le pouvoir en 1969, celui-ci étant financé par l’URSS. Dans cette logique, le FNL tisse des liens étroits avec les pays de l’Internationale socialiste, rendant ses relations compliqués avec son voisin, le Yémen du Nord, considéré comme pro-occidental. Ainsi, bien que les deux Yémen partagent un objectif commun d’unification1, les divergences politiques entre les deux États rendent ce processus difficile. Vacillant alternativement entre guerres et accords politiques, l’unification sera un processus long et complexe. C’est l’accord du Caire2 du 28 octobre 1972 qui en constitue la première étape, suivi de l’accord de Tripoli3. Ces deux accords définissent la forme de l’État - un parti unique - et la nature du régime, républicain et démocrtique, souhaitée pour le futur Yémen. En 1979, la fin de la guerre des dix jours marque la relance de la procédure d’unification. Cependant, l’accord du Koweït4 du 29 mars 1979, établissant un projet de Constitution, se solde par un échec5. Ce n’est finalement qu’en 1990, après dix huit ans de négociation, que la Constitution, adoptée en 1981, sera ratifiée par les deux chefs d’État. La République du Yémen verra enfin le jour.

Un Yémen unifié traversé par des clivages internes 

Mais même une fois unifié, le Yémen sera toujours en proie aux clivages internes. Cette situation constitue une menace pour l’unification, en ce sens où elle déstabilise le système politique en place et le nationalisme yéménite. Les clivages se manifestent principalement entre le nord et le sud, et sont de trois natures : géographiques, religieux et généalogiques6

D’abord, au sud, la région dispose d’un accès sur le golfe d’Aden, un lieu à la fois stratégique, mais également, un lieu ouvert sur l’extérieur et marqué par le cosmopolitisme. En effet, la domination britannique et l’implantation du marxiste dans la région ont laissé une empreinte de modernisation importante, contrastant avec les instabilités et le conservatisme du nord. Aussi, le sud est caractérisé par l’absence des zaydites, la population étant principalement de confession sunnite chaméite7.

La région au nord, elle, est montagneuse. La pluviométrie est importante ce qui rend le sol propice à l’agriculture, car organisé par le système des terrasses. La région joue alors un rôle majeur dans l’économie du pays et regroupe environ les deux tiers de la population yéménite, dont la majorité est de confession zaydite. Le zaydisme est une branche du chiisme8, branche de l’islam minoritaire dans le monde arabe. 

A la fin de la première guerre mondiale, le démantèlement de l’Empire ottoman qui occupait le nord du Yémen, a conduit à l’établissement d’un régime zaydiste. Ce régime, s’appuyant sur la pratique politico-religieuse de l’imamat zaydite, a entraîné des conséquences sociales et humanitaires clivantes. Et pour cause, la population non zaydite, exclue du pouvoir et soumise à une régime inégalitaire, a été confrontée à des niveaux de pauvreté et d’analphabétisme jamais observés dans la région. C’est dans ces conditions que la polarisation entre zaydites et chaméites à petit à petit pris forme. Cependant, il faut préciser que, depuis la révolution républicaine de 1962 dans le Yémen du nord, cette polarisation tend à s’effacer du fait de la convergence entre les deux confessions, les zaydites abandonnant notamment la pratique de l’« imamat zaydite ». Ces derniers, du fait de l’avènement de la République arabe du Yémen, ont perdu de leur prestige, leur réapparition s’expliquant dans un contexte plus actuel. Ainsi, la reproduction de ces clivages, accentuant la polarisation, rend difficile l’émergence d’un jeune régime démocratique ainsi que l’affirmation d’un véritable sentiment d’identité nationale. Les tensions, ne cessant de s’exacerber, favorisent l’instabilité du pouvoir et rendent toute période de paix impensable.

L’émergence des forces d’opposition au régime 

Les clivages qui traversent le Yémen depuis des décennies sont à l’origine de la création du mouvement houthis, mouvement zaydite aujourd’hui incontournable de la vie politique du pays. 

L’organisation trouve ses racines dans l’institution de la « jeunesse croyante ». Celle-ci prend naissance dans les années 80, en réponse à la propagation du salafisme au Yémen. Son but, qui se résume à enseigner la religion zaydites à la population yéménite, est dépourvu d’objectif politique. Mais c’est suite à l’unification du Yémen, en 1990, que le prolongement du mouvement prend la forme d’un parti politique dirigé par Sayyed Majd Ed-Dine al-Mouayyidi. Le parti al Haq (le parti de la vérité) émerge notamment face aux protestations concernant la marginalisation de la région zaydite (au nord) ainsi qu’en réponse aux discriminations politiques et sociales dont ces derniers se prétendent victimes. 

Dans les années 2000, le mouvement se radicalise : les houthis, membres du parti, font sécession suite au soutien du président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, à l’intervention militaire des États-Unis en Irak. Badr Ed-Dine al-Houthi, savant zaydite influent revenu d’Iran, et son fils, Husayn al-Houthi, crée le parti dissident des houthis (dit aussi « houthites »). Ce parti se caractérise par un double discours. D’une part, dans une dimension locale, les houthis prônent la représentation et la défense des zaydites au sein d’une société essentiellement composée de sunnites, et plus précisément, face à l’expansion du salafisme. D’autre part, dans une dimension internationale, les houthis basent leur discours sur la dénonciation des activités impérialistes américaines et israéliennes, craignant une menace pour la souveraineté du Yémen. En 2002, Husayn al-Houthi prononcera un discours explicite dans ce sens : « Dieu est grand / mort à l’Amérique / mort à Israël / la malédiction sur les juifs /  l’islam vaincra »9, qui deviendra la devise inscrite sur le drapeau houthis. En septembre 2014, ils prendront la capitale, Sanaa. 

Parallèlement à cela, le Mouvement du Sud s’est également développé au Yémen. Dès 1993, les sudistes dénoncent les termes de l’unification. La concentration des pouvoirs au nord généra de nombreuses contestations. C’est effectivement Ali Abdallah Saleh, l’ancien président du Yémen du Nord, qui assuma la présidence du Yémen unifié, et, c’est majoritairement des nordistes qui occupèrent les postes au sein de l’administration10. De ces inégalités, les sudistes revendiquaient une chose : le retour du Yémen du sud indépendant. De ce fait, le mouvement sécessionniste fut à l’origine de plusieurs manifestations et d'affrontements jusqu’à la chute du gouvernement en 2015. Mais les ambitions indépendantistes n’ont pas abouti, car le mouvement est resté divisé. Pourtant, ils bénéficient, depuis 2015, du soutien des Émirats arabes unis, ce dernier s’employant à institutionnaliser le mouvement.

L’instrumentalisation de l’instabilité du régime par les puissances étrangères : le cas de l’Iran

La fragilité politique et économique du Yémen, rend son territoire fertile aux luttes d’influence étrangère. Ainsi, l’existence du groupe chiite Houthis, principale force d’opposition au président Saleh, est une aubaine pour l’Iran. Désireuse de s’imposer comme la grande puissance du Golfe arabo-persique, les gardiens de la révolution tentent par tous les moyens de déstabiliser l’Arabie Saoudite, son traditionnel ennemi régional, alliée des pays occidentaux et d’Israël.

Premièrement, le Yémen est une zone stratégique pour le commerce international. Cinq millions de barils de pétrole passent  chaque jour par le détroit de Bab el-Mandeb. Ce lieu de passage obligé, reliant l’Europe à l’Asie, constitue un point focal d’intérêts économiques pour les puissances occidentales. Le déploiement de l’Iran en Erythrée, au Soudan, mais également au Yémen par le biais des houthis  est à analyser comme un moyen de rivaliser avec les ennemis du régime perse. 

Deuxièmement, par son influence sur le Yémen, l’Iran poursuit la construction du « croissant chiite »11 dans le but d’encercler la péninsule arabique ainsi que d’étendre son influence au-delà de celle-ci, notamment en Afrique et en Amérique latine. La présence iranienne au Yémen s’inscrit ainsi dans une continuité géographique de la présence chiite notamment au Liban, en Syrie, en Irak, ou encore au Bahreïn. L’Iran y poursuit son soutien aux mouvements anti-coloniaux, propageant l’idéologie de la résistance par l’élargissement de l’« axe de la Résistance ». Mais le chiisme, élément fondamental, propice aux intérêts communs entre les communautés, n’est pas la motivation principale de ce soutien. Ce qu’il est important de noter, c’est que des différences entre les communautés chiites existent bel et bien. La présence chiite iranienne au Yémen est alors moins motivée par des considérations religieuses que par des considérations politiques et des objectifs de luttes de puissances. Cependant, l’Arabie Saoudite utilise cette opposition entre sunnites et chiites afin de légitimer la guerre, ce qui a entraîné sa confessionalisation.

En somme, la « stratégie sud » iranienne au Yémen se caractérise essentiellement par le soutien aux houthis. En 2004, les rebelles houthis lancent une insurrection. Malgré quelques périodes de trêve, le pays est globalement resté en proie à des conflits permanents. Le conflit devint régional lorsque le gouvernement de Saleh accusa les Iraniens de soutenir les houthis. En effet, même si le degré d’assistance que portent les iraniens aux rebelles reste dur à déterminer, l’existence d’un lien entre ces derniers est indéniable. Et pour preuve, en 2019, Téhéran ouvre une ambassade houthis. Selon Laurent Amelot et Caroline Gardet, les houthis bénéficieraient notamment de l’appui opérationnel des agents iraniens ou des membres du Hezbollah, ainsi que de la livraison d’armes transitant par la mer Rouge12. Ces allégations, niées par Téhéran, restent cependant à relativiser, les houthis ne dépendant pas exclusivement des armes acheminées par les iraniens. Dès lors, les houthis conservent un certain degré d’indépendance. Leurs relations avec l’Iran s’apparentent plus à une simple coopération et à une convergence d’intérêts, plutôt qu’à un contrôle direct de l’Iran sur ces derniers.

Face à l’Iran : l’Arabie Saoudite 

Face à l’Iran, l’Arabie Saoudite lutte, faisant du Yémen le théâtre d’une nouvelle guerre par procuration entre les deux grandes puissances régionales. Cette lutte prend ses racines dans le contexte de la montée en puissances des rebelles houthis.

En effet, dans la continuité des printemps arabes de 2011, des soulèvements populaires s’élèvent au Yémen, réclamant un régime plus démocratique, la fin de la corruption ainsi que de meilleures conditions de vie. Cette révolte se conclura par la démission du président Saleh, alors au pouvoir depuis 33 ans, au profit de son premier ministre, Abd Rabbo Mansour Hadi, devenant à son tour président du Yémen, et soutenu par l’Arabie Saoudite.

Mais la fragilisation du gouvernement qui en résulte ainsi que les hostilités incessantes dans le nord conduisent les houthis au coup d’État. En septembre 2014, les rebelles, alliés à l’ancien président Saleh, s’emparent de Sanaa, puis d’Aden en mars 2015, forçant le président Hadi à se réfugier à Riyad. A la progression du « mouvement des déshérités » vers le sud, l’Arabie Saoudite y voit un expansionnisme iranien grandissant, menaçant ses intérêts dans la région. Ainsi, sur demande du président Hadi, celle-ci prend la tête d’une coalition militaire composée de neuf pays luttant contre les rebelles zaydistes13. Désireuse de s’imposer comme le contrepoids de l’expansionnisme chiite dans le Golfe, l’Arabie Saoudite sunnite lance l’opération Tempête décisive en mars 2015, puis Restaurer l’espoir en avril. L’objectif consistait alors à restaurer le président Hadi au pouvoir et à stopper l’influence iranienne afin d’éviter toute « libanisation »14 du Yémen, à l’image du Hezbollah. Cependant l’opération s’est avérée décevante. Ses seules conséquences sont de décrédibiliser le président Hadi et de renforcer la fragmentation du pays, notamment la puissance les houthis et les mouvements sécessionnistes du Sud. A cet effet, Laurent Bonnefoy déclare que « la capacité de mobilisation des houthistes doit beaucoup à la confrontation avec l’Arabie saoudite. Leur discours nationaliste centré sur la défense du Yémen face à l’agression étrangère a pu rallier des acteurs, notamment tribaux, qui leur avaient longtemps été hostiles. »15

Par ailleurs, la lutte contre les groupes jihadistes (notamment Al Qaïda) en Arabie Saoudite, soutenue par les États-Unis, a poussé ces groupes à migrer vers le Yémen, où les conditions politiques leurs sont plus favorables. De plus, à son avènement au pouvoir en 2015, le nouveau roi Salman, préoccupé par la menace iranienne, ne fait pas de la lutte anti-terroriste sa priorité. Et de fait, Al Qaïda, anti-chiite, constituait un membre supplémentaire dans le front anti-houthis. Par conséquent, le Yémen fait face à une augmentation des activités terroristes : en 2009, AQPA16 est créé, et en 2015, Daech apparaît sur le territoire. La prolifération des groupes extrémistes constitue ainsi une menace supplémentaire pour la stabilité du Yémen. En 2015 et 2016, AQPA prend le contrôle d’une partie du territoire et notamment Al-Mukalla, cinquième ville du pays. Toutefois, la multiplication des accords antiterroristes ainsi que l’intervention de la coalition sur le territoire fait perdre du terrain à ces groupes terroristes.

Des interventions étrangères structurantes du conflit yéménite  

 

Tout d’abord, l’interventionnisme des Émirats arabes unis est ambivalent. Membre de la coalition internationale qui a pour but de rétablir le président Hadi au pouvoir, les Émirats arabes unis soutiennent les sudistes, pourtant hostiles à son retour. Ce double jeu s’explique par une stratégie d'implantation commerciale et militaire dans le golfe d’Aden et dans la Corne de l’Afrique. Mais, ce soutien a pour conséquence de renforcer le Mouvement du Sud. En 2020, le Conseil de transition du sud, financé par les Émirats, prononcera unilatéralement son autonomie.

Parallèlement, le Yémen constitue un des foyers de l’opposition entre l’Iran et l’Arabie Saoudite dans une guerre qui ne dit pas son nom. Cette guerre de puissance se manifeste par des luttes d’influence, chacun ayant pour objectif d’établir sa primauté sur le Golfe. Cette opposition fait également intervenir d’autres acteurs, tels que les États-Unis ou l’Union européenne, s’impliquant indirectement dans le conflit. Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est par ailleurs rangé aux côtés de l’Arabie Saoudite en 2015 en votant une résolution qui impose un embargo sur les armes et des sanctions aux rebelles houthis, cela dans le but de mettre fin aux violences dans les zones qu’ils occupent17.

Néanmoins, le Yémen ne constitue pas le seul théâtre d’affrontement entre Iran et Arabie Saoudite. Ces deux ennemis de longue date se sont opposés sur de nombreux fronts, notamment lors de la guerre entre l’Iran et l’Irak, la guerre civile syrienne, ou le Bahreïn en 2011. En somme, le Moyen-Orient dans sa généralité est en proie à cette « guerre froide ». 

Depuis quelques années, se présente une tendance au rapprochement entre les deux rives du Golfe. En 2022, la reprise du dialogue entre les États, rompu depuis 2016, s’explique par une volonté d’apaiser les tensions, notamment sur le dossier yéménite. En avril 2023, un accord irano-saoudien a été signé grâce à la médiation chinoise dans le but de normaliser leurs relations. Par ailleurs, le 16 septembre 2023, le site The Yemen annonçait le projet d’un accord de paix entre Riyad et les houthis, dans le but de mettre fin à la guerre qui dure depuis 201518. Mais le conflit qui a éclaté entre Israël et le Hamas de Gaza a bouleversé la situation. Une nouvelle fois, Washington affirmera que Téhéran « délègue les décisions opérationnelles aux Houthis »19, ce qui s’accompagne par une escalade des tensions en mer Rouge.

Quant aux populations locales, ces dernières souffrent abondamment de la situation. Les conditions humanitaires ne cessent de se détériorer, la pauvreté, les épidémies et la famine a conduit l’ONU à qualifier la situation de « pire crise humanitaire au monde »20. Dans ce contexte, comment le Yémen peut-il espérer devenir, un jour, un pays porteur de stabilité et de viabilité ?

Sources 

1. En effet, la Constitution du Nord parle « de réaliser l’unité nationale » (préambule) et énonce que « le Yémen est indivisible » (article 5). Tandis qu’au Sud, la Constitution évoque « un Yémen démocratique unifié » (article 1re, 12).

2. Nations Unies, Accord sur la République Arabe du Yémen et Yémen Démocratique, signé au Caire, 28 octobre 1972.

3. Accord de Tripoli, 28 novembre 1972.

4. Accord de Koweït, 29 mars 1979.

5. En effet, le Nord contestait certaines dispositions de la Constitution, notamment celles relatives à la charia. Les frères musulmans aimerait faire de ce texte « l’unique source » de la législation, et non pas seulement la « source principale ».

6. DYE Guillaume, Yémen – Géographie, religion, histoire… et politique. Le Courrier du Maghreb et de l’Orient, juin 2018.

7. Le chaféisme est une branche de l’islam sunnite, fondé par l'imam Al-Shafi'i.

8. Pour les zaydistes, c’est en effet Ali le successeur légitime de Muhammad.

9. PELLEGRIN Clément, Comment s’est construite la « rébellion houthiste » au Yémen. Les clés du Moyen-Orient, 2018.

10. MERMIER Franck, Yémen : le Sud sur la voie de la sécession ? EchoGéo, 2008.

11. Le terme de « croissant chiite » émerge à la suite de l’intervention militaire en Irak. Il est utilisé en 2004 par le roi Abdallah de Jordanie. Il faut garder à l’esprit que cette notion est instrumentalisée par les régimes sunnites afin de s’opposer aux actions iraniennes dans la région.

12. AMELOT Laurent, GARDET Caroline, La péninsule Arabique dans la « stratégie Sud » de l'Iran : l'enjeu yéménite, Outre-Terre, 2011/2 (n° 28), p. 447-462.

13. En 2015, la coalition est composée de l’Arabie Saoudite, des Émirats arabes unis, du Qatar, du Bahreïn, du Koweït, de la Jordanie, du Soudan, de l’Egypte et du Maroc.

14. AMELOT Laurent, Yémen : une guerre saoudienne contre l’Iran, Outre-Terre, 2015/3 (N° 44), p. 329-338. 

15. BONNEFOY Laurent. In : PARIS Gilles et ZERROUKY Madjid, Les houthistes, des rebelles yéménites devenus d’incontournables acteurs du Moyen-Orient. Le Monde, 2024.

16. Al Qaïda dans la péninsule arabique.

17. Conseil de sécurité des Nations unies, résolution 2216, CS/11859, 14 avril 2015.

18. Courrier international, Au Yémen, Saoudiens et houthistes seraient proches d’un accord de paix, 18 septembre 2023.

19. TF1, Attaques en mer Rouge: le jeu trouble de l’Iran, 23 décembre 2023. 

20. ONU, Yémen: les progrès récents gâchés par les conséquences de la guerre à Gaza, selon l’envoyé de l’ONU, 14 février 2024.

Le Yémen : le théâtre d’une nouvelle guerre froide régionale ?

Depuis des décennies, les rivalités opposant l’Arabie Saoudite à l’Iran ont secoué le golfe arabo-persique. Depuis la régionalisation du conflit yéménite, le pays est devenu le champ de bataille d’une nouvelle guerre par procuration entre les deux grandes puissances. La guerre, à l’origine locale, s’est largement internationalisée, ajoutant à ses très nombreuses matrices d'opposition internes, le spectre d'un conflit à très grande échelle.
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