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Le rejet du système confessionnel au Liban et en Irak dans les mouvements de contestations d’octobre 2019

Recontextualisation politique :

Le confessionnalisme est un système politique reposant sur une “répartition des postes en fonction des appartenances confessionnelles.”1

Lors de la création des États-nations libanais et irakien, par les puissances mandataires françaises et britanniques aux lendemains de la Première Guerre mondiale, ces dernières comprennent qu’il faut, pour asseoir leur autorité face à des populations hostiles aux mandats, se rapprocher de minorités confessionnelles2. Ainsi, au Liban, la France s’appuie sur la minorité chrétienne maronite et en Irak, les Britanniques se reposent sur une classe dominante sunnite en mettant notamment à la tête du nouvel État, une monarchie hachémite3 avec à sa tête Fayçal, fils du chérif Hussein4. Il résulte de ces choix, un ancrage du confessionnalisme politique dans les sociétés après les indépendances, jugée comme étant “(…) l’une des causes essentielles expliquant la faillite actuelle de ces États."5

Historiquement, le système confessionnel au Liban est instauré par la première Constitution libanaise de mai 1926 mais tire ses origines dans le système de la Mutasarrifiya mis en place en 18616.

En cette année 1926, les Français instaurent au Liban un régime républicain formé d’une chambre de députés au sein de laquelle les sièges sont réparties selon les différentes communautés confessionnelles comme le veut l’article 95 de la Constitution7. La puissance mandataire décide en 1932 d’asseoir ce système politique sur la démographie par un recensement de la population libanaise basé sur l’appartenance confessionnelle. Ce recensement confirme la domination chrétienne maronite au pays du Cèdre8. La présidence est par conséquent dévolue aux Maronites, la présidence du Conseil aux sunnites et la présidence du Parlement aux chiites. En 1943, lorsque le Liban proclame son indépendance, le confessionnalisme politique est sauvegardé par les nouvelles élites indépendantes avec la mise en place du “Pacte national”.

En Irak, la “libanisation” de la vie politique impulsée par les États-Unis entre 2003 et 2005, a provoqué une bascule des rapports de force entre communautés, mettant fin à la domination des sunnites instaurée par les Britanniques lors de la création de l’État en 1921. Le processus de débaasification9 lancé par Paul Bremer, administrateur américain en Irak, dès le printemps 2003 porte atteinte aux communautés sunnites d’Irak, assimilées de facto au régime de Saddam Hussein10. Les sunnites se retrouvent marginalisés, placés dans une “position d’infériorité politique”11 inédite. La nouvelle Constitution de 2005 écrite sous l’égide des Américains institutionnalise un confessionnalisme politique, les communautés kurdes et chiites, particulièrement persécutées par le régime de Saddam Hussein12, sont réhabilitées par les États-Unis dans le processus de transition : le Conseil du gouvernement irakien, entité politique chargée de rédiger une Constitution provisoire, est composée de quotas ethniques et religieux13 conçus depuis Washington.

Cela provoque chez les sunnites un profond sentiment de rejet et d’injustice à l’égard du nouveau gouvernement en place, sentiment qui se manifeste lors de premières révoltes dès le printemps 2003. Le pays se fragmente jusqu’à l’éclatement en 2006 d’une guerre civile qui revêt des allures confessionnelles et qui déchirera les différentes communautés irakiennes et marquera le début d’une grande instabilité au pays des deux fleuves.

Le confessionnalisme, jugé responsable de la faillite des États au Liban et en Irak :

Début octobre 2019, le Liban et l’Irak connaissent une vague de contestations s’inscrivant alors dans ce que l’on pourrait définir comme une nouvelle séquence des mouvements dits du Printemps arabe14 débutés 9 ans plus tôt en Tunisie. De ces mouvements, émanent des revendications à l’égard des classes dirigeantes jugées responsables de la faillite des États.

De Bagdad à Beyrouth, les mouvements sont notamment portés par une jeunesse réclamant de meilleures conditions de vie et un droit à l’avenir. Parmi les principales revendications communes aux deux États, nous retrouvons la fin du confessionnalisme politique, vecteur d’inégalités socio-économiques15, favorisant le clientélisme16 et la corruption des élites afin de construire une société basée sur l’égalité ainsi que sur une identité citoyenne commune.

Déjà en 2015 et 2018, des mouvements de contestation avaient éclaté principalement dans le sud de l’Irak avant de se propager jusqu’à la capitale ayant comme motifs la détérioration des services publics, la corruption et la demande de l’établissement d’un État civil17. Dès lors, nous retrouvions déjà une remise en cause du système confessionnel. Ces revendications reprennent de plus belle en 2019 et auraient entre autres pour origine, l’annonce de la démission du Premier ministre Adel Abdel Mahdi déclenchant au sein de la population, une demande de changement de régime18.

Au Liban, la demande d’un nouveau contrat social entre Libanais est également une revendication qui se fait entendre dès le mois d’octobre 2019. Parti d’une proposition de loi du gouvernement consistant à taxer le réseau social WhatsApp19, le mouvement de contestations se cristallise par la suite autour de protestations dirigées vers des élites politiques jugées corrompues et devient un espace de dénonciations d’un système confessionnel désigné comme l’origine de la crise socio-économique.

Il est reproché au confessionnalisme à l’œuvre dans ces deux États d’avoir permis à certaines minorités de s’enrichir20 en distribuant “les postes en fonction des confessions (et des ethnies en Irak)”21, ce qui, par conséquent, favorise le clientélisme et la corruption22. De surcroît, les chefs communautaires dits “zaïms” au cœur de ces systèmes, sont accusés de se partager la rente économique au détriment du développement des États23, de l’amélioration des services publics, alors que de plus en plus de Libanais et d’Irakiens vivent sous le seuil de pauvreté24.

Redéfinir la libanité et l’irakité :

Au Liban et en Irak, la jeunesse revendique, de surcroît, son refus d’être désignée par une confession, et montre une volonté de construire une autre identité libanaise ou irakienne.

Pour la jeunesse irakienne, le rejet des politiques identitaires et du système confessionnel peut s’expliquer comme étant le résultat de décennies de traumatismes25 laissés par des événements tels que les violences interconfessionnelles durant la guerre civile et l’insurrection du groupe État islamique en 2014.

Au Liban, la remise en cause du confessionnalisme politique est également portée par une génération née pendant la guerre civile26 manifestant pour les prochaines générations, avec la volonté d’obtenir un autre type de société non établie sur l’appartenance confessionnelle comme en atteste le témoignage de cette mère libanaise pour l’organisme d’information numérique Middle East Eye27 : “ ‘À l’école, nous avions la mentalité Beyrouth-Ouest vs. Beyrouth-Est », explique-t-elle, faisant référence à la ligne de front qui divisait la capitale entre musulmans et chrétiens pendant la guerre civile. ‘Nous étions séparés des musulmans. Mais aujourd’hui, ma fille va dans une école mixte où les enfants fréquentent et se lient d’amitié avec des enfants des autres confessions. Ils n’ont pas cette mentalité et ils ne s’en soucient pas’.”28.

En 1989, lors de la signature des Accords de Taëf29 préparant le Liban à la sortie d’une Guerre civile d’une durée de près de quinze ans, la suppression du confessionnalisme politique est vivement souhaitée, désignée comme un “but national essentiel”30. L’article 95 est révisé et introduit dorénavant la création d’un “comité national” chargé d’élaborer un processus de transition pour sortir le pays du confessionnalisme politique”31. L’article 22 propose également l’élection d’une Chambre des députés sur une base nationale plutôt que confessionnelle32. Cependant, les Accords de Taëf échouent sur la question de l’abolition du système confessionnel et la nouvelle Constitution de 1990 n'a, dans les faits, jamais été appliquée33.

Les jeunes irakiens et libanais réclament alors en 2019 l’élaboration d’une citoyenneté basée sur une appartenance commune à la nation34 en dépit de leur identité religieuse et des clivages confessionnels ou ethniques. Souffrant d’un chômage de masse et de peu de perspectives pour le futur, les nouvelles générations désignent la fin des politiques identitaires et plus largement du confessionnalisme comme un moyen de bâtir une société plus égalitaire, d’améliorer leurs conditions de vie et de s’inscrire dans une identité commune pour tous.

L’établissement d’un État civil non basé sur l’appartenance confessionnel garantirait des éléments comme un système judiciaire impartial et l’égalité de tous les citoyens devant la loi35, la liberté d’exercer des fonctions politiques sur la base de ses compétences et non plus sur la base de la confession36, et l’instauration de mariages civils37.

La pandémie de Covid-19 survenue dès janvier 2020 freine peu à peu l’organisation des manifestations dans les deux États après plusieurs mois de mobilisations. En Irak, le mouvement s’arrête et la répression laisse un bilan d’environ 600 morts et 30 000 blessés38.

Cinq ans après le début des mobilisations, le confessionnalisme est toujours à l’œuvre dans les deux États et les problèmes liés à ce système perdurent.

Pour certains chercheurs et spécialistes de la région, un manque de vision et une impréparation de l’après39 empêchent ces mouvements de contestation d’aboutir à quelque chose de concret. Aujourd’hui, en Irak et au Liban, l’écart se creuse encore entre les élites politiques et la population et les effets de la crise socio-économique sont encore bien présents. La révolution connaît une pause pour la jeunesse irakienne et libanaise qui garde espoir de pouvoir accéder à une situation meilleure.

  1. Agnés LEVALLOIS, « Les mouvements de contestation en Irak et au Liban : quelles conséquences géopolitiques ? », Fondation pour la Recherche Stratégique, n°01/20, 20 janvier 2020

  1. LUIZARD Pierre-Jean, Chiites et sunnites, la grande discorde en 100 questions, « Comment les nouveaux États arabes sont-ils tombés dans le piège du confessionnalisme ? », p.181

  1. La famille hachémite désigne les descendants directs de Hachem, arrière-grand-père du prophète de l'Islam, Muhammad. “Après la mort du Prophète en 632, plusieurs titres honorifiques sont portés par ses descendants, comme celui de Chérif. le dignitaire le plus respecté est le grand Chérif de la Mecque qui assure la garde des Lieux saints de l’islam”. Depuis le XIème, cette prestigieuse fonction est attribuée à la famille Hachémite”. Le titre de Chérif est attribué en 1908 au membre de la famille Hussein ben Ali, né en 1856 à Constantinople. Après la 1ère Guerre Mondiale, la promesse faite au Chérif Hussein de construire un grand Royaume arabe unifié est brisé par les Alliés. Pour tenter de faire oublier cette trahison, ces derniers placent notamment à la tête de l’Irak une monarchie hachémite en faisant de Faysal, l’un des quatre fils de Hussein, roi du pays. Cela permet à la famille de garder une légitimité islamique. Voir Pierre BLANC, Jean-Paul CHAGNOLLAUD, L’invention tragique du Moyen-Orient, Paris, Éditions Autrement, 2017, p.26

  1. LUIZARD Pierre-Jean, Chiites et sunnites, la grande discorde en 100 questions, « Comment les nouveaux États arabes sont-ils tombés dans le piège du confessionnalisme ? », p.181

  1. Ibid

  1. “Une coalition de puissances européennes parvint à imposer à Istanbul un règlement organique qui, en 1861, permit le passage du Mont-Liban sous leur tutelle conjointe et la mise en place d’un système de gouvernement pluricommunautaire sous la houlette d’un gouverneur (mutassarif).” MEIER Daniel, Le Liban. Identités, pouvoirs et conflits : Idées reçues sur un État dans la tourmente, « Le Liban est une création de la puissance coloniale française », Le Cavalier Bleu, 2016, pp.23 à 28

  1. Article 95 : “La Chambre des députés élue sur une base égalitaire entre les musulmans et les chrétiens doit prendre les dispositions adéquates en vue d'assurer la suppression du confessionnalisme politique, suivant un plan par étapes. Un comité national sera constitué et présidé par le Président de la République, comprenant en plus du Président de la Chambre des députés et du Président du Conseil des ministres, des personnalités politiques, intellectuelles et sociales. La mission de ce comité consiste à étudier et à proposer les moyens permettant de supprimer le confessionnalisme et à les présenter à la Chambre des députés et au Conseil des ministres ainsi qu'à poursuivre l'exécution du plan par étapes.

    Durant la période intérimaire :
    A) Les communautés seront représentées équitablement dans la formation du Gouvernement.
    B) La règle de la représentation confessionnelle est supprimée. Elle sera remplacée par la spécialisation et la compétence dans la fonction publique, la magistrature, les institutions militaires, sécuritaires, les établissements publics et d'économie mixte et ce, conformément aux nécessités de l'entente nationale, à l'exception des fonctions de la première catégorie ou leur équivalent. Ces fonctions seront réparties à égalité entre les chrétiens et les musulmans sans réserver une quelconque fonction à une communauté déterminée tout en respectant les principes de spécialisation et de compétence.” Constitution Libanaise 1926, Digithèque MJP
  1. MEIER Daniel, Le Liban : Du mythe phénicien aux périls contemporains, « La démocratie communautaire est idéale pour le Liban », Le Cavaliel Bleu, 2022, pp.29 à 36

  1. Le processus de débaasification désigne le démantèlement du régime baassiste impulsé par les Américains en Irak durant l’occupation de 2003.

  1. BENRAAD, Myriam, Irak La revanche de l’histoire : De l’occupation étrangère à l’État islamique, Paris, Vendémiaire, 2015 p.67 « Dans les quartiers et provinces sunnites du pays, plus de 50% de la main d’œuvre a perdu son emploi. La débaasification est vécue comme une persécution identitaire, une punition collective pour des crimes dont les sunnites ne se sentent pas forcément responsables »

  1. Ibid « Sur les 25 membres du Conseil du gouvernement, seul cinq sont sunnites contre une dizaine de chiites. De surcroît, les personnalités sunnites retenues ne sont ni les plus représentatives, ni les plus populaires. Elles ne disposent d’aucun pouvoir véritable… »

  1. « In fact, the nearly 24 years under Saddam’s rule were some of the most violent and oppressive for Iraq’s Shia.” Thurber, Ches, 2011. « From Coexistence to Cleansing: The Rise of Sectarian Violence in Baghdad, 2003-2007” The Fletcher School Online Journal for issues related to Southwest Asia and Islamic Civilization, Printemps 2011

  1. BENRAAD, Myriam, L’Irak par-delà toutes les guerres : Idées reçues sur un État en transition, Paris, Edition Cavalier Bleu Eds, 2023 p.68

  1. Consulter Denis BAUCHARD, “Vers un nouveau printemps arabe ?”, L’ENA hors les murs, 2019/4, n°496, pp.8 à 9

  1. Marie HABRE, « Des États en situation de faillite au Proche-Orient », Centre Français de Recherche sur l’Irak (CFRI), 10 mai 2023

  1. "Le clientélisme est un phénomène politique où des relations de type client-patron se développent entre des individus ou des groupes, souvent au sein de la société civile et le pouvoir politique. Dans ce système, le « patron » politique accorde des faveurs, des emplois, des services ou d'autres avantages à ses « clients » en échange de leur soutien politique, de leur loyauté ou de leur vote. Ces faveurs peuvent prendre diverses formes, telles que des postes gouvernementaux, des contrats publics."

  1.     Agnés LEVALLOIS, « Les mouvements de contestation en Irak et au Liban : quelles conséquences géopolitiques ? », op cit

  1. Ibid « Ils considèrent (les manifestants) que le départ d’Abdel Mahdi n’est qu’une première étape et que seul le renouvellement de la classe politique permettra de lutter contre le fléau de la corruption qui a vu s’évaporer l’équivalent de deux fois le PIB »

  1. Jinan S. AL-HABBAL, “Protesting sectarism: Lebanese regime resilience and Thawrat Thishreen”, London School of Economics and Political Science (LSE), Middle East Center Paper Series, 87, Juin 2024, p.6

  1. Estelle BAUDOUX, “La Libanisation de l’Irak : deux systèmes communautaires parallèles et fragiles », CFRI, 12 mai 2022

  1. Ibid

  1. « (…) les chefs politiques et religieux de ces communautés entretiennent leur clientèle parmi leurs électeurs via l’achat de voix lors des scrutins, l’offre de postes dans la fonction publique, l’accès aux écoles, à certains emplois et des passe-droits… » Jenny SALEH, « Le Liban peut-il s’extraire du confessionnalisme ? », Middle East Eye, 29 novembre 2019

  1. Un exemple pour l’Irak : “l’économie irakienne est extrêmement dépendante de la rente pétrolière. Près de 5.000.000 de barils sont produits par jour dont 75% dans le sud de l’Irak, plus précisément dans la province d’Al-Basra, et près de 25% dans les champs de Kirkouk au Kurdistan irakien. (…) L’État irakien paye une fonction publique pléthorique, investissant peu dans l’aménagement du territoire, dans la production électrique et surtout que le pays ne possède aucun plan sérieux de développement économique ». Fabrice BALANCHE, « L’économie irakienne : dépendance pétrolière, corruption structurelle et influence étrangère », CFRI, 12 mai 2023

  1. “(…) un Irakien sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. » Agnés LEVALLOIS, « Les mouvements de contestation en Irak et au Liban : quelles conséquences géopolitiques ? », op cit

  1. Zahra ALI, « Protest movements in Iraq in the age of a ‘new civil society”, London School of Economics Political Science, 3 octobre 2019

  1. Heba NASSER, “Au Liban, les manifestants apprennent à leurs enfants qu’ils ont le pouvoir de changer le système », Middle East Eye, 8 novembre 2019

  1. Organisme indépendant d’information numérique créée en 2014 couvrant l’actualité du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

  1. Heba NASSER, “Au Liban, les manifestants apprennent à leurs enfants qu’ils ont le pouvoir de changer le système », Middle East Eye, op cit

  1. Sur les Accords de Taëf :« En 1989, dans le contexte de la guerre au Liban, la Ligue des Etats arabes tente de trouver une solution au conflit qui a débuté en 1975.
    Trois Etats membres, le Maroc, l’Algérie et l’Arabie Saoudite forment un Comité tripartite le 7 janvier 1989 afin de tenter une médiation entre les acteurs de ce conflit, les groupements libanais et la Syrie. Le Comité tripartite fait accepter un plan en sept points, lors d’une réunion organisée à Taëf en Arabie saoudite en octobre 1989, où plusieurs décisions sont prises : sur la politique libanaise et sur les relations entre le Liban et la Syrie. », Anne-Lucie CHAIGNE-OUDIN, « Accords de Taëf », Les Clés du Moyen-Orient, 23 janvier 2018

  1. Jenny SALEH, « Le Liban peut-il s’extraire du confessionnalisme ? », Middle East Eye, op cit

  1. Ibid

  1. Article 22 « Avec l'élection de la première Chambre des députés sur une base nationale et non confessionnelle, un Sénat sera créé où seront représentées toutes les familles spirituelles ; ses attributions seront limitées aux questions nationales d'intérêt majeur. » Constitution Libanaise 1926, Digithèque MJP

  1. Jenny SALEH, « Le Liban peut-il s’extraire du confessionnalisme ? », Middle East Eye, op cit

  1. Radio France : “Tous, ça veut dire tous !”.

  1. Joe W.ISSA EL-KHOURY, “La citoyenneté et l’impossibilité de son application au Liban », l’Orient-Le Jour, 5 avril 2024,

  1. Ibid

  1. Au Liban, le mariage civil n’est pas autorisé : « Le Liban interdit le mariage civil, sauf s’il est contracté à l’étranger, le statut personnel étant régi par les lois spécifiques de chacune des dix-huit communautés religieuses qui composent le tissu social. » Voir « Laïcité. Au Liban, un premier mariage civil en ligne en guise de pression politique », Courrier International (consulté le 29 juillet 2024). En Irak, le mariage civil est reconnu par la loi, selon l’article 41 de la Constitution de 2005, qui stipule que « Les Irakiens sont libres de leur engagement quant à leur statut personnel selon leur religion, leur confession, croyance ou choix, conformément aux dispositions de la loi » Voir Irak :  Constitution du 15 octobre 2005 (consulté le 29 juillet 2024). Les mariages doivent être reconnus par le Tribunal du statut personnel qui délivre ensuite un certificat de mariage civil. Voir Human Rights Watch, « Irak : Les mariages non enregistrés font du tort aux femmes et aux enfants » (consulté le 29 juillet 2024).  Cependant, on constate que la confessionnalisation de la vie politique de l’Irak après 2003 a considérablement affecté les unions mixtes, puisqu’on observe une chute de mariages mixtes entre sunnites et chiites à cette époque, ayant pour cause, les violents conflits qui éclatent entre ces deux communautés. Voir « Iraq : information sur les mariages mixtes entre sunnites et chiites, y compris leur fréquence ; information sur le traitement réservé aux époux des mariages mixtes et leurs enfants par la société et les autorités, y compris à Bagdad ; information sur la protection offerte par l’État (2016-janvier 2018)”, UNHCR The UN Refugee Agency (consulté le 29 juillet 2024).

  1. Le Monde, « Irak: à Bagdad, des milliers de manifestants commémorent le soulèvement de 2019 »

  1. « Cette génération « bulldozer » ne maîtrise pas le langage codé des professionnels de la politique, ne dispose pas d’une vision claire de leur action, les expressions qui reviennent régulièrement sont « la chute du régime » (jugé corrompu) et « Nous voulons un pays » (pensé à ce jour comme inexistant). En revanche, derrière ces deux expressions, c’est le vide total… », Adel BAKAWAN, “La contestation irakienne : à la recherche d’un rêve!”, CFRI, 3 mai 2024  

Le rejet du système confessionnel au Liban et en Irak dans les mouvements de contestations d’octobre 2019

En 2019, le Liban et l’Irak connaissent des mouvements de contestation remettant en cause le confessionnalisme à l'œuvre dans ces deux États. Perçu comme un système à bout de souffle, vecteur de corruptions et d’inégalités socio-économiques, et jugé responsable de la faillite des États, le confessionnalisme est dénoncé, de surcroît, par une jeunesse souhaitant l’élaboration d’un État civil et d’une citoyenneté nouvelle basée sur une identité nationale plutôt que religieuse.
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